Irri-Alt’Eau, une eau alternative pour l’irrigation.

Recyclage et traitement complémentaire des eaux usées en sortie de station d’épuration pour irriguer des parcelles viticoles à Gruissan.

Détails du projet

  • Structure porteuse : Cave Coopérative de Gruissan
  • Nature de l'initiative : Démarche multi acteurs (collective ...)
  • Périmètre : Gruissan
  • Localisation : 1 Bd de la Corderie, 11430 GRUISSAN
  • Date de début : juin 2011

Piliers de l‘économie circulaire

  • Ecologie industrielle et territoriale
  • Recyclage
  • Approvisionnement durable
  • Allongement de la durée d'usage
  • Consommation responsable
  • Economie de fonctionnalité
  • Eco-conception
Description

Le projet Irri-Alt’Eau vise à compenser le déficit de pluviométrie de Gruissan qui impact le rendement des vignes.

A Gruissan il n’y a pas d’accès à des ressources naturelles d’eau douce et le bilan hydrique est déficitaire depuis les années 2000. C’est-à-dire que la pluviométrie est plus faible que les besoins des sols en eau. Cela pose un problème pour les parcelles viticoles qui ne peuvent être irriguées convenablement, ce qui impact les rendements et la qualité des produits.  

Pour résoudre ce problème, le projet Irri-Alt’Eau est mené par un consortium « Entreprise-Recherche-Collectivité » dans lequel La Cave Coopérative de Gruissan collabore avec Veolia, AQUADOC, l’INRA UEPR, LBE et l’Agglomération du Grand Narbonne.

L’objectif est de proposer une solution d’irrigation alternative et durable avec de l’eau recyclée issue des stations de retraitement.

Le projet en est à sa troisième phase, la phase de démonstration sur le parcellaire viticole de Gruissan.

En amont, il y a eu un programme de R&D collaboratif. Celui-ci s’est fait à l’échelle parcellaire sur le site expérimental de l’INRA, Pech Rouge (UEPR). L’eau utilisée provenait de la station Narbonne Plage qui rejette après traitement 50m3 d’eau douce à la mer par heure. L’objectif était d’avoir, grâce à un traitement tertiaire complémentaire, une qualité d’eau en accord avec la réglementation (qualité B ou C) et d’analyser son impact sur les sols, la vigne, le raisin et le vin.

Une fois ces objectifs atteints, la phase deux a constitué en la création d’un observatoire afin de démontrer la performance et quantifier l’effet à plus long terme de l’irrigation avec une eau recyclée de qualité maîtrisée.

Le projet est maintenant prévu sur 85 hectares de parcelles viticole à Gruissan avant d’être développé ailleurs.  

Avec la validation de la troisième phase qui doit se poursuivre sur 2020, Irri-Alt’Eau permettra de développer une pratique raisonnée, compétitive, économiquement viable, scientifiquement étayée et durable de la micro-irrigation de la vigne à partir d'une ressource alternative de quantité et qualité physico-chimique et microbiologique maîtrisées.

Coûts de l'initiative

2000000 €

Résultats qualitatifs et chiffres clés

En réutilisant l’eau usée en sortie de station de retraitement, le projet Irri-Alt’Eau évite de gaspiller une ressource disponible (eau douce rejetée à la mer) et pallie le problème du déficit de pluviométrie dans la région. Il permet à des parcelles viticoles situées dans des territoires sans réserve naturelle d’eau douce d’être pérennes. 

Ce projet a permis de lever des verrous techniques sociaux et économiques.

  • Techniques : renforcer les compétences et savoir-faire (traitement – exploitation) et maîtriser les risques sanitaires et environnementaux
  • Sociaux : favoriser l’acceptation sociale de l’irrigation de culture par EUT
  • Economiques : évaluer l’intérêt économique (coûts, bénéfices, scénarios)

 

  • Eviter la remise à la mer de plusieurs milliers de m3 d’eau douce.
  • 85 hectares de parcelles viticoles irriguées sur Gruissan : correspond à la capacité de traitement d’eau de la station Narbonne Plage.

Historique et perspectives de l’initiative

  • 2011 : Emergence du projet avec le constat d’un bilan hydrique déficitaire sur le bassin Rhône Méditerranée qui impact défavorablement les sols, les rendements des vignes et la qualité du vin.
  • 2011 – 2015 : Construction du consortium, début du programme de R&D collaboratif et expérimentation sur le site expérimental de l’INRA, Pech Rouge (UEPR)
  • 2016 – 2018 : Création de l’observatoire pour simuler l’effet d’accumulation et voir les différentes applications après la R&D.
  • 2019 : Analyse de toutes les données sur les raisins obtenues
  • 2020 : Constitution des appels d’offre pour pouvoir commencer la phase de démonstration sur la parcelle viticole de Gruissan

Perspectives

L’objectif est de pouvoir proposer à d’autres territoires qui n’ont pas accès à des réserves d’eau douce naturelles, une solution d’irrigation compétitive, économiquement viable, scientifiquement étayée et durable.

Facteurs d'accélération et freins

Freins :

  • Le Processus a été lourd et long pour identifier et analyser tous les potentiels problèmes afin de sécuriser cette pratique et garantir l’acceptabilité sociale de la production.
  • Absence de cadre réglementaire : Au début du projet en 2011 il n’y a pas de règlementation pour la réutilisation des eaux usées, ce qui la rend très complexe. Aujourd’hui cette pratique se démocratise et la réglementation existe, ce qui a facilité l’avancée du projet.

Domaines d’activités

  • Agriculture

Ressources

  • Eau
Mise en oeuvre

Partenaires

  • Laboratoire de Biotechnologie de l’Environnement de Narbonne (LBE)

  • Unité expérimentale de Pech Rouge (UEPR)

  • Veolia

  • Aquadoc

  • La Cave Coopérative de Gruissan

  • Le Grand Narbonne

Moyens techniques et méthodologies

En récupérant l’eau des stations de retraitement, Irri-Alt’Eau récupère une eau qui est déjà traitée. Seul un traitement tertiaire complémentaire de finition était nécessaire pour atteindre une qualité adaptée à l’irrigation.

Le projet s’est donc construit sur un modèle qui n’a pas besoin de nouvelles technologies, ce qui lui permet d’être plus robuste économiquement. Le coût de l’eau est donc raisonnable par rapport à son utilisation.

En plus du traitement de la station de retraitement, Irri-Alt’Eau met en place une filtration supplémentaire, un passage UV et une chloration.  

Financeurs

  • Fonds Feder

  • Région Occitanie

  • Bpifrance Languedoc Roussillon Midi Pyrénées

  • Agence de l’Eau RMC

  • Agglomération Grand Narbonne
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Frederic Vrinat

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