L'Imprimerie Partagée : une trajectoire vers l'Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération (EFC)

L'Imprimerie Partagée : une trajectoire vers l'Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération (EFC)

En 2012, l’imprimerie traditionnelle familiale de Julien DA COSTA est en péril financier. Le chef d’entreprise cherche alors une nouvelle stratégie pour revoir la raison d’être de sa société : aller vers de meilleures conditions de travail et remettre en question l’impression à outrance (90 000 impressions A4 par heure) avec le gâchis de papier induit.  

Julien DA COSTA fonde d’abord Flex’Ink en 2016, après avoir découvert l’économie de la fonctionnalité et de la coopération (EFC) auprès du Club Noé. 

A l’époque où la seule règle qui prévaut est « plus on imprime, moins c’est cher », Flex’Ink vise déjà à contrer la course aux profits et aux volumes, la pression sur les équipes, et le prélèvement des ressources naturelles. La base de l’activité de cette société repose sur une plateforme où le client peut lancer des impressions au fur et à mesure de ses besoins, corriger ses documents, et même en changer le type en temps réel. Ainsi, le client ne provisionne pas de stock de documents qui risquent de ne pas servir ou d’être obsolètes avant d’avoir été distribués.

Retrouvez le premier témoignage de Julien DA COSTA ici : (6) Flex'ink : Les premiers pas avec l'économie de la fonctionnalité et de la coopération - YouTube. 

Flex’Ink devient « l’imprimerie qui n’imprime pas »

Cependant, cette solution est difficile à vendre : les tensions de trésorerie arrivent. Julien DA COSTA cherche alors à nouveau une porte de sortie et se tourne vers le Club Noé. Leurs conseils l’amènent à trouver des financements et à questionner les invariants, c’est-à-dire à prendre en compte les besoins et les usages des clients, et chercher à les intégrer totalement dans les solutions. L’idée de la meilleure impression est alors définie : imprimer à prix unitaire fixe, sans engagement de quantité, en échange d’une mensualité. Ainsi, seuls les exemplaires utiles à court terme sont imprimés, ce qui induit moins de dépenses pour le client qui peut ainsi payer un abonnement pour le service d’accompagnement. Le montant de la mensualité demandée au client correspond ainsi au cout cumulé de l’accompagnement et de l’impression réduite de ses documents. En 2019, cette stratégie fonctionne, le rapport avec la clientèle a évolué, une coopération s’est installée. Flex’Ink accroit le nombre de ses clients et son chiffre d’affaires. 

Flex’Ink devient L’Imprimerie Partagée  

Malheureusement, en 2020, la COVID entraine une chute des commandes, avec une augmentation des dettes. A la fin de la COVID, les commandes repartent mais Julien DA COSTA ne souhaite pas continuer l’exploitation de Flex’Ink, qui est alors liquidée. Dans la même période, le Club Noé conseille de réunir les parties prenantes (clients, fournisseurs, partenaires, etc.) de Flex’Ink pour échanger sur la valeur de la société, acteurs qui décident de s’unir pour créer L’Imprimerie Partagée.

Aujourd’hui, L’imprimerie Partagée permet de consommer 60% de matière première en moins, et d’engranger de bons chiffre d’affaires et taux de marge brute pour l’entreprise. De plus, la hausse des couts de l’énergie accroit l’avantage compétitif de L’imprimerie Partagée. 

Les principes de cette entreprise visent à discuter avec le client au lieu de négocier avec lui ; créer une coopération au lieu d’un rapport de force où le client veut acheter au prix le plus bas et le fournisseur vendre au plus cher, et à chercher une performance avec les équipes au lieu de gérer l’entreprise par un simple management de process.  

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Auteur de la page

Mathilde Le Loup

Chargée de mission

Modérateur

Mathilde Le Loup

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